Ces deux dernières semaines, j’ai eu la chance de découvrir trois nouveaux états australiens ! Je commence donc par mon grand coup de cœur, la Tasmanie, une belle grande île au sud de Melbourne.
J’avais en tête depuis longtemps de faire un vrai « Aussie trip » en campervan (voiture sale, qui fait office de cuisine, chambre à coucher et salle à manger) à travers la Tasmanie. Et puis ça tombait bien, puisque Paul, sa bonne humeur, et son permis, étaient de la partie !
Jour 1 : De Hobart à Freycinet National Park
Fraichement arrivés à notre agence de location de voiture, « Wicked Campers », qui se targue de proposer des services de location peu chers, on découvre notre nouvelle maison ambulante. Un joli message salace est peint sur le derrière de notre tuture. Notre agent de location nous assure que « les Toyota, c’est incassable ». Bon, on ne prend pas d’assurance alors ?
On l’a appelée Tracey. Ou Wiki.
Après avoir acheté avec excitation plein de nourriture en boîte (moi qui cherchais une excuse pour acheter des beans à la sauce tomate, j’étais ravie), on part en direction de notre premier stop, Hobart, capitale de la Tasmanie. Super jolie ville portuaire, on est bluffés par la propreté et le calme qui y règnent. Mais pas le temps de niaiser, on prend la route vers notre premier campement à Friendly Beach au Freycinet National Park, à l’est de l’île.
Hobart
La route prenant plus de temps que prévu, on arrive à 19h sur ce qui deviendra à mes yeux la plus belle plage du monde. Submergés par une émotion incontrôlée, Paul et moi courons dans tous les sens, lâchant des « wow » et « oh la la » à tout va. Il faut dire que des couleurs pareilles, du rose, de l’orange, une mer d’un turquoise saisissant et un sable fin blanc, juste pour nous, c’est du jamais vu !
Friendly Beach
On se prend vraiment pour les rois du monde. Je prends même le temps de réfléchir au sens de la vie, et je me rends compte que ne pas avoir de réseau, c’est quand même « vivifiant». Je me déconnecte enfin, mes crampes aux mains se calment et mon cerveau respire. Sauf qu’à force de tout trouver formidable on ne réalise pas que la nuit tombe, très, très vite, et qu’il faut installer le campement et faire à manger. Première erreur du campeur débutant.
Étant parfaitement incapable de faire fonctionner un réchaud, je laisse Paul s’attaquer à la cuisine pendant que je prépare les lits et sacs de couchage. On a beau n’avoir presque rien pour cuisiner, on se motive à faire des pâtes à l’oignon et au thon. Je suis d’ailleurs en train de mettre un pull quand j’entends Paul crier : « Charlooooottte ! »
Deux kangourous absolument pas timides l’entourent, très contents du menu du soir. On a beau demander à avoir un peu d’espace privé, les deux petits kangourous (en réalité trois, car maman est venue nourrir le petit camouflé dans sa poche) ne souhaitent rien savoir. Ils nous entourent un peu agressivement tandis que la nuit s’installe, et que de gros insectes voltigent près de la nourriture.
S’en est de trop pour mon pauvre cœur. On sent la nature se renfermer sur nous, et un petit sentiment d’insécurité s’installe. Après tout, on n’est pas chez nous, hein. Donc c’est dans la voiture qu’on décide de dîner, en sautant la case « pipi dans la nature ». Une douce odeur d’oignon s’installe dans le petit véhicule pour nous bercer pendant la nuit.
Jour 2 : Freycinet Park et la Bay of Fires
Après une nuit mouvementée (j’étais convaincue que de gros cafards étaient dans la voiture) on décide qu’aujourd’hui on installera le camp avant la tombée de la nuit !
Ceci étant établi, on prend la route pour la Wineglass Bay. Après un trek de 40 minutes on arrive en haut d’une magnifique montagne avec une vue imprenable sur une baie peu touchée. On continue notre trek jusqu’à la plage plus bas. Décidément, l’Australie n’a pas de vilaines plages !
Wineglass Bay
Dans l’après-midi on va à la Bay of Fires, nommée non pour la couleur rouge de sa roche, mais après les feux de camps des peuples indigènes, visibles au loin. Très belle baie aussi, on dort une fois de plus au milieu de la nature, Koh Lanta style. Pas facile d’aérer la voiture sans faire rentrer les moustiques, mais on fait comme on peu ! Bien décidés à n’avoir aucun problèmes ce soir-là, on dîne à 18h, juste par précaution, avant d’aller longer la plage, une petite bière à la main. Le bonheur à l’état pur.
The Bay of Fires
C’est cependant pendant les échappées-pipi tant redoutées que la nature nous remet la trouille. Un diable de Tasmanie, marsupial noir très flippant qui dégage des odeurs lorsqu’il est anxieux, surprends Paul en pleine action ! C’est donc de la fenêtre de la voiture que Monsieur se soulagera. Vraiment très multifonction cette tuture.
Jour 3 : De la Bay of Fires à la Tamar Valley
En ce troisième jour, place à l’arrière-pays !
On se rend dans la 2e plus grande ville de la Tasmanie, Launceston, pour déjeuner. On a de la chance puisqu’il y a un festival de rue à ce moment-là. Comme on est dans la région du vin, on réserve un wine testing dans la vallée de Tamar, à 20 minutes de Launceston. Puisqu’on ne peut rien changer à notre odeur corporelle, on joue sur l’aspect extérieur. Hop, petite chemise blanche pour Paul, et châle de duchesse pour moi.
La viticultrice nous fait goûter de très bons vins Tasmaniens et nous explique qu’ils sont les plus chers d’Australie. Les premiers prix commencent à 15$ AUS en Tasmanie. Ils n’exportent pas beaucoup et ont donc une production qui peut se permettre d’être de qualité.
On prend un plateau de fromage local avec deux petits verres de vin au soleil, super agréable. À ce moment-là, on voit un couple de cinquantenaires rentrer dans le vignoble. On échange des sourires, jusqu’à que la femme demande à Paul :
« T’es-tu français ? »
Tabernac, un couple de québécois ! Charmants, ils nous racontent leurs péripéties en campervan. On tombe carrément en amour pour ce couple don ben cool qui s’était promis de faire un tour du monde avant leur cinquante ans. Ils nous disent, super fiers, que leurs enfants les trouvent « fous ».
« C’est un peu ma crise de la cinquantaine ! » nous dit en rigolant la femme.
On les quitte avec une certaine nostalgie de notre Canada d’adoption, avant de nous rendre à notre troisième lieu de camping. Ce soir, on a visé gros, car je veux impérativement une douche, donc on se rend au nord de l’île dans un camping payant appartenant à Patricia, qui nous parle pendant une demi-heure de la survie des wombats.
Bienvenue au camping des flots bleus ! Pour 1$ tu as le droit à 5 minutes de douche, mais on nous encourage à viser « moins ». Enfin un peu de confort, même si on est au milieu d’un terrain vide sans charme. On voit de superbes étoiles pendant la nuit.
Jour 4 : De la Tamar Valley à Cradle Mountain
On se dirige en premier dans un champ de lavande magnifique. Certes, sans lavande, mais très éducatif. On se fait plaisir et on goute à du gâteau à la lavande en se prélassant au soleil.
Champ de lavande au Nord de l’île
Par la suite on continue la route en redescendant vers le centre-ouest du pays. On arrive à 17h à Cradle Mountain, dernier vrai stop du périple tasmanien. Grand coup de cœur pour ces paysages montagneux où le froid nous prend par surprise (5 degrés !). On décide de ne pas perdre de temps et de faire un trek qui nous mène à un lac. Il n’y a pas un chat sur le chemin parfaitement dégagé et le froid est glacial. Néanmoins les paysages sont époustouflants et plein de petits wombats sont sur le chemin.
On respire apparemment l’air le plus pur au monde ! Les photos parlent d’elles-mêmes. Le soir on profite du feu du foyer du camping pour se réchauffer mais on souffre tout de même du froid pendant la nuit. On rencontre beaucoup de retraités australiens partis faire des marches. Très curieux, ils nous posent beaucoup de questions sur la France, et on passe une agréable soirée entourée de hippies et de vieux !
Jour 5 : De Cradle Mountain à Hobart
En ce dernier jour on se réveille tôt pour pouvoir caser un trek avant de devoir reprendre la route jusqu’à Hobart. Encore des lacs magnifiques sous un soleil haut, rien de mieux. On reprend tranquillement la route, s’arrêtant dans une charmante ville pour déjeuner. Première nuit dans un lit normal à Hobart après quatre nuits dans une voiture, on est trop contents !
On termine ce voyage en étant hyper heureux de tout ce qu’on a vu. Le camping en voiture c’est quand même pas très confort, mais ça nous a permis d’être au milieu de la nature sauvage que la Tasmanie a à offrir. Je suis très triste de quitter cette magnifique île, et je conseille à tout le monde d’y aller !
Ton expérience se rapproche de celle que j’ai vécu par deux fois en Nouvelle Zélande en camping car…un peu plus confort que ton combi wolswagen ! Mais tout de même …J’ai adoré aller dans des campings payant pour m’y doucher , le bonheur de se réveiller avec le sentiment d’être seuls au monde sur des plages désertes et sublimes, profites en c’est juste génial. Tatie aimata
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J’espère pouvoir revivre ça en Nouvelle Zélande en effet! Gros bisous
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Ton reportage est a la fois très beau et sympathique.
Je t’adresse un message par mail plus discret.
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Je hais le camping d’habitude mais là ton article me donne tellement envie de vivre ce genre d’aventure : je suis complètement prête à compromettre mon attachement au confort ! Photos magnifiques et récit alléchant !!
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Merci ma Mayu! Impossible de ne pas aimer ce lieu et le camping en van! Tellement exceptionnel
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Bel article! Profite de la suite – et, tiens, tu m’as donne l’envie d’y aller!
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Merci ma jolie! Oui, à faire !
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Ton article plein d’humour m’a donné le sourire et encore plus envie de partir à l’aventure. Peut-être qu’on aura l’occasion de faire un bout de chemin ensemble, qui sait ? 🙂
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Mais oui je l’espère aussi!!
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Grace a cet article, tu m’as fait voyager. C’est superbe. Mais pour le camping, tu ne m’as pas convaincue…
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