À 18 ans, fraichement débarquée à l’université, je rêvais d’une coloc sortie tout droit de L’Auberge Espagnole de Cédric Klapisch. Je m’imaginais déjà partager des repas avec l’anglaise Wendy, Alessandro l’italien, Lars le danois ou Tobias l’allemand. Que nenni ! Ma première colocation avec Caroline la canadienne fut largement suffisante (car Caroline aimait chanter…à toute heure), et je vivais par la suite avec mes meilleures copines, mon copain ou ma sœur.
Mais il était grand temps de changer tout cela ! À Sydney, pas le choix, le prix d’une chambre partagée commence dans les 1000$ par mois, donc je ne pouvais pas faire de chichis. J’emménage donc début Septembre dans une belle grande maison du quartier de Surry Hills avec six colocs ! Il est temps de vous les présenter et de faire un bilan des trois derniers mois.
Moi, Georgie, Samy, Régis et Shauna
Les franchouilles
Je fais très vite la connaissance de Samy, français d’Angoulême. Posé et gentil, Samy aime jouer au poker les vendredis, préparer de gros plats de pates pour ses amis et se prélasser à Bondi les week-end. Il partage son goût prononcé pour la mode ainsi que sa chambre avec Régis, originaire de Besançon. Les deux copains sont « dégoutés » de vivre avec autant de français car ils veulent pratiquer l’anglais, eux ! Aspect qui m’amuse régulièrement car à la moindre difficulté, les garçons repassent au français.
Samy est arrivé en Australie il y a deux ans. Afin de renouveler son visa, il a travaillé dans les fermes du Queensland. L’ambiance et l’activité lui ont tellement plu qu’il est resté six mois au lieu des trois mois requis. Très famille, Samy est toujours partant pour partager un repas ou faire une activité commune avec nous.
Crémaillère en Septembre
Régis a débarqué en Australie en juillet. Il dégage une réelle énergie positive qui, très vite, donne le ton de la coloc. Un peu flemmard, il dit souvent détester le travail et insiste : « l’argent c’est que des chiffres ». Il nous apprend un soir que son prénom signifie « Roi ». D’ailleurs dans sa famille, ce sont un peu tous des rois et des reines : Régis, Régina, Rebecca…
Fêtard (qui ne l’est pas à Sydney) Régis cumule les soirées à la maison. Danseur et fan d’accessoires (chapeaux, lunettes, colliers de pirate), il insiste toujours pour qu’on sorte danser. Mis à part cela, Régis est quelqu’un d’attentif et patient, et adore écouter mes longues histoires (euh, je crois). Peut-être le reverrais-je chasseur de têtes à Londres l’an prochain ?
Les irlandaises
Après dix jours, Georgina et Shauna, deux copines irlandaises, rejoignent la coloc. Avec leur dégaine de lendemain de soirée, leur maquillage très « coloré », et leur accent, elles étonnent au premier abord. Cela fait un an et deux mois qu’elles sont en Australie. Shauna était professeur d’anglais en Écosse, mais voulait voyager. Georgie, après un master en météorologie, a réalisé qu’elle ne voulait vraiment pas travailler dans ce domaine, et est donc partie à l’aventure.
A notre rencontre, elles insistent pour que, comme elles, je prenne un travail en construction : « Tu te fais chier, mais t’es payé 35$ de l’heure ! ». En effet, dès qu’on voit une jeune fille tenir un panneau stop dans les rues de Sydney, c’est une irlandaise en PVT. J’en apprends très vite sur l’Irlande et les expressions locales. Avec un accent difficile à comprendre, il faut vite s’adapter. Alors « me » c’est « my », « ma » c’est « maman », « wee » c’est « petit ». Ce qui donne très vite « me ma is comin’ over for a wee ». (La maman de Shauna est restée deux semaines à la maison !).
Georgie à Jervis Bay
Les deux filles partagent vite mon goût des soirées posées séries/chocolat, ainsi que ma passion pour la famille royale et le gossip. Toujours intriguées par la France et leur coutumes (elles sont choquées par la bise, quelle proximité gênante !) elles ont toujours un mot gentil à dire.
Fancy a cuppa?
Les espagnoles
C’est deux mois plus tard que deux beautés espagnoles rejoignent notre coloc, remplaçant un couple quasi inexistant. Ana et Raquel sont meilleures amies depuis l’adolescence. Après une licence en marketing et pub, les deux filles sont venues en Australie apprendre l’anglais, même si leur niveau est nettement supérieur au français moyen. Elles espèrent faire un master en Angleterre par la suite.
Ana et Raquel
Elles ont rapidement trouvé des postes de serveuses dans des restos de notre rue. Dynamiques, elles se réveillent tôt pour aller à la gym, et n’hésitent pas à aller danser après leur shift du soir. Raquel est d’humeur très joyeuse et très bruyante du matin au soir. Cela fait un plutôt bon équilibre avec Ana, plus posée et discrète. Généreuses et positives, c’est un ajout parfait à la coloc.
Raquel, Georgie et moi à Manly
J’ai donc une chance extraordinaire d’être tombée sur une maison aussi harmonieuse. Malgré nos différences culturelles et sociales, tout le monde s’est bien entendu. Ce qu’on a tous en commun ? L’amour du voyage, la curiosité et la bonne humeur. Je pense en avoir beaucoup appris sur le savoir vivre, les concessions et surtout les préjugés, bons à mettre à la poubelle.
L’équipe Croud
On l’oublie souvent, mais je suis venue travailler à Sydney! Comment ne pas souligner la gentillesse et l’esprit peace & love de mon équipe chez Croud? Ils se sont assurés de mon confort et de mon intégration dès le premier jour. Peut-être l’ambiance était-elle tellement peace que je me suis un peu reposée sur mes lauriers, mais j’en ai beaucoup appris sur l’éthique de travail. Ici, on encourage les congés pour s’occuper de sa santé « mentale ». Presque tout le monde prends une journée par semaine pour travailler de la maison afin de combiner famille et boulot.
Tous les jours à 15h, on s’étire, tous les vendredis à 15h30, on prend une bière au bureau…Tous les matins, c’est surf & yoga. On rigole souvent et personne n’oserait émettre de commentaires négatifs. On enchaîne les évènements comme la Melbourne Cup, Halloween, les soirées Spotify en boîte, les croisières de Noël, et les dîners de bienvenue. Une ambiance très détendue qui peut déplaire au français de base, mais moi j’ai adoré avoir comme patron Dan, comme collègues Gipi, Liam, et comme copains Erran et Leann.
L’heure du bilan
A quelques jours de mon départ, je revois tous mes week-end passés à Sydney, et les rencontres hors de « ma » réalité. Je n’aurai probablement jamais rencontré autant de gens si je n’étais pas partie seule, et jamais ne me serais-je imaginé devenir amie avec autant d’entre eux. Sydney est définitivement une ville merveilleuse où il fait bon vivre. J’ai tant de souvenirs en tête, de mon premier week-end au Blue Mountains à la découverte de lieux cultes aborigènes magnifiques dans les montagnes.
The Blue Mountains
Je me souviens d’un séjour au milieu du parc d’un hôpital psychiatrique où se trouvaient plein de kangourous ! Mais aussi des plages de Manly, Vaucluse, Coogee et de Jervis Bay, à prendre des coups de soleil pas possible. Les journées pluvieuses je me baladais dans Glebe et parfois je chinais des vieux short Levis et des guides de voyages. En semaine, mes collègues de boulot faisaient en sorte que je ne rentre pas sobre à la maison. J’aime tout particulièrement le bar The Clock, devenu incontournable, le Deli, où j’achète mon bagel et mon café tous les matins, et le dirty rice du Thai en bas de la rue.
Morisset Park
Sydney, you shall be missed.
La vie à Sydney, si difficile!
Avec ma cousine Laure, en voyage en Australie!
Magnifique article, comme toujours …
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Tu quittes déjà l’Australie? Eclate toi en NZ avec Marie…pensez à moi , c’est mon futur « chez moi »….Bisous
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Non je quitte Sydney dimanche et je pars pour un mois et demi à travers l’Australie et la Nouvelle Zélande ! Merci, je vais bien profiter!
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J’ai adoré ce dernier article.Ca fait rêver ,tu me rends nostalgique de Les 20 ans 😘
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Super article ! ! J’ai adoré 😉 👌
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J’adore tes articles Charlotte ! Pleins d’énergie et qui donnent le sourire, tout comme toi!!
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