Charecommence ! Quand on voyage, on ressent forcément à un moment donné l’envie de rentrer chez soi. D’être dans sa zone de confort, entouré des siens. Cela m’arrive de moins en moins, car avec l’âge et l’expérience, je choisis une façon de voyager adaptée à mes besoins. En bref, après l’Australie, l’envie de voyager me démangeait. Et fort heureusement, Marie, ma road trip buddy, m’invitait pour dix jours en Tanzanie et à Zanzibar.
De l’attente à la patience
On part donc le 7 février de Marseille, direction Arusha, capitale du Kilimandjaro, avec escales à Paris et Nairobi. Manque de bol, la neige a décidé de frapper Paris ce jour-là, arrêtant tout fonctionnement normal de l’aéroport. Manque de place de parking, de personnel, de bagagistes…on reste donc coincées 2H40 dans l’avion à Paris. Après une course effrénée à travers CDG, on rattrape de justesse le dernier membre de l’équipage de notre prochain vol. Chanceuses, on prend la voiture privée de deux membres Air France, eux-mêmes exaspérés par la situation de crise actuelle. Un des membres, tendu, se défrise lorsqu’il voit une valise trainer au milieu de l’aérogare. « Voilà un Monsieur qui va passer deux semaines sans caleçons ! ». Ça le fait bien rire…mais était-ce une prémonition ?
Dans le vol, les membres de l’équipage Kenyan sont souriants et nous mettent à l’aise. Satisfaites de quitter la capitale du râlage, on se dit que ça commence enfin à sentir les vacances ! On s’endort donc bercées par la fatigue qui nous prend. L’arrivée à Nairobi se fait sans encombre. Bien entendu, nous savons que nous avons raté notre connexion pour Arusha. Mais nous prendrons le prochain vol ! Sauf qu’à minuit passées, dans un flot de gens énervés, lessivés, et décalés, le cauchemar commence. Il faut faire un visa de sortie pour pouvoir aller à l’hôtel indiqué par la compagnie. Les queues se succèdent, l’heure tourne, et c’est dans un élan d’exaspération que je décide que Marie et moi irons nous-mêmes à l’hôtel. Il est 3H du matin quand on prend enfin un taxi.
Sans valises, (elles arriveront sûrement demain), on dort deux heures, avant de repartir à 5h du matin faire la déclaration de perte de nos bagages. On nous indique qu’il faudra la faire à Arusha. Bon. On s’installe dans un des sièges de l’aéroport, puisqu’il nous reste 3H à poireauter. On s’endort, réveillées par un membre de la compagnie Precision Airlines qui nous indique que notre vol a été annulé. Stupeur, mécontentement et fatigue ! On va donc rater notre premier jour de safari, et nos valises sont portées disparues. Les gens râlent, c’est pas possible, on veut des compensations financières, et on a que ça à faire des litiges en rentrant sur Paname ? On repart au bureau des visas, on doit repasser les 200 sécurités kenyanes, check point 1, 2, attente au soleil, cheveux gras, arrivée à l’hôtel, épuisement !
On commence à réaliser l’ampleur des dégâts. On n’a pas vu un seul magasin de vêtements depuis notre arrivée. On sait qu’on peut toujours rêver pour avoir des sous-vêtements propres, mais même une brosse à cheveux demeure impossible à trouver. Je me dégote donc un petit haut africain du tourist shop tandis que Marie reste fidèle à son vieux t-shirt gris. On achète, épuisées, des pantalons à motifs kenyans (un XXL, et un S…logique !). AirFrance nous rassure, nous avons le droit à 100€ de vêtements par jour ! Ce qui aurait été une nouvelle extra à Milan, en demeure comique à Nairobi. Il n’y a pas le moindre vêtement potable ! Et nos jeans nous collent à la peau dans la chaleur moite de l’Afrique de l’Est, tandis que nos t-shirts sont condamnés. On décide de positiver, ce soir vers 22H nous serons enfin en Tanzanie !
Après de nombreuses d’heures d’attentes, et un petit vol de 50min avec vue sur le Kilimandjaro, on rencontre notre guide des trois prochains jours, Emmanuel. La trentaine, né et élevé à Arusha, Emmanuel a appris le français afin de trouver plus d’opportunités de travail. Après deux années en tant que guide du Kili, il trouve enfin un travail à sa convenance, guide de safari. Emmanuel, c’est un peu « doucement le matin » et « pas trop vite le soir ». Décontracté, il nous assure qu’il faut « profiter », surtout quand il y a une zone wifi !
Emmanuel
Sur le chemin, on apprend qu’il est interdit de conduire la nuit en Tanzanie, surtout avec des touristes blancs. On doit donc attendre longtemps à chaque check-point pour pouvoir traverser le pays. Puis, on se rend dans notre premier lodge aux environs de Karatu, près de l’entrée du parc de Serengeti et du cratère de Ngorongoro. On est tout de suite plongées dans l’ambiance safari car on dort dans une sorte de mi-tente mi-lodge à la déco africaine maasaï. On dine avec notre guide un plat swahili délicieux, et on s’endort repues.
Initiation animale
Nous attaquons enfin le safari ! C’est parti ! Malgré la grisaille, on rentre avec excitation dans le parc national de Serengeti. Immense, (15 000 km2), ce parc est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il abrite une faune absolument inimaginable, et après à peine une heure nous voyons zèbres, lions, éléphants, girafes et chimpanzés. On doit suivre une route unique qui traverse le parc, et on s’arrête où on veut quand on veut. Le spectacle animalier est fascinant, car nous n’avons jamais vu autant d’animaux en si peu de temps.
On s’arrête faire une pause déjeuner et une balade à l’intersection du parc de Serengeti et de Ngorongoro.
Après de nombreuses heures de voiture où il nous est quasi-impossible de ne pas nous assoupir, on arrive au campement de Serengeti Kati Kati Tented Camp. Je suis en extase ! Les tentes confortables sont au pied d’une immense montagne au beau milieu du parc naturel. Les employés du campement nous apportent à chacune 20L d’eau pour nos douches, ce qui revient à 4 minutes pile d’eau chacune ! On fait pour la première fois une « machine à la main » de nos uniques vêtements, et on profite du coucher du soleil autour du feu de camp.
Le soir on dine avec Emmanuel et on établit le planning du lendemain. On a le sentiment qu’il est un peu stressé par les horaires car il nous prévient qu’on se lèvera plus tôt et qu’on devra être prêtes à l’heure pile ! Heureusement qu’on n’a aucuns vêtements à ranger!
Un peu de soleil sur nos visages
Aujourd’hui, nous suivons de près le phénomène de la migration des gnous. Ça n’a pas l’air très glamour comme ça, mais c’est la plus belle chose qui m’ai jamais été donnée de voir ! Quel spectacle absolument incroyable ! Après avoir quitté le centre de Serengeti et observé des lions au petit matin, on rentre dans une zone très « roots ». Le 4×4 nous balance dans tous les sens et la poussière envahit l’espace. On arrive soudainement vers un plan d’eau où se trouvent des milliers de gnous et de zèbres ! Nous sommes dans la région de Ndutu, au sud de Serengeti. Les gnous viennent ici mettre bas et chercher de l’eau.
Il fait enfin beau, ce qui permet au soleil de venir brunir nos visages pâles et fatigués. On passe la journée à observer la faune, à s’arrêter admirer des éléphants, des oiseaux, une panthère. On passe à côté d’un guépard qui ne bronche pas, et on voit de nombreux animaux s’accoupler. « C’est la saison de l’amour! » susurre Emmanuel, qui nous force à rester plus d’une heure près d’un lion et sa belle. Il nous explique qu’un lion a trois à quatre jours par an pour s’accoupler et faire son devoir de roi de la savane. Il doit passer à l’acte quelques centaines de fois pour pouvoir espérer mettre enceinte la lionne. Emmanuel le regarde avec empathie: « C’est pas facile…c’est vraiment pas facile! »
On suit la migration des gnous sur de nombreux kilomètres. Les gnous marchent à la queue leu leu sur d’énormes distances, et mettent bas en même temps afin de pouvoir protéger les petits des dangers de la savane.
On arrive le soir au campement de Ndutu Wildlands Camp. Ce campement mobile suit la migration des gnous et est composé d’employés traditionnels Maasaï. Cette fois-ci, on ne nous donne que 10L d’eau, ce qui revient à 2min50 d’eau courante! C’est très très limite pour le lavage de cheveux poussiéreux! J’ai donc plein de savon sur la peau quand la douche s’arrête. Mince…Marie doit aller demander « more water please! » à nos amis pour me sauver de l’embarras. Mais on est à un stade où on ne réalise même plus dans quel état on est. Il nous faut trente bonne minutes pour démêler à la main le côté droit de mes cheveux, donc j’abandonne et les met en boule.
On se balade ensuite sur le campement quand on voit arriver au loin un éléphant! On l’observe avant que les employés le fasse fuir à coup de casseroles et de cris. Le soir, on dine pour la première fois sans Emmanuel, et on reprend plaisir à converser de tout et de n’importe quoi, sans l’omniprésence des portables. Pendant la nuit, on nous apprend que des hyènes et des lions sont passés devant nos tentes. Dingue.
Descente au cratère de Ngorongoro
Ce matin on se rend au cratère de Ngorongoro. Cet ancien volcan s’est effondré sur lui-même il y a des milliers d’années, formant ce parc extraordinaire. La plaine est fertile et abrite tous les animaux de la savane, sauf les girafes qui seraient incapables de remonter. Sur 20km de diamètre, à un dénivelé de 600m, on retrouve les fameux « big five » (éléphant, lion, léopard, buffle, et rhinocéros). Emmanuel nous l’a fait répéter dix fois…ce sont les « big five » car ce sont à la fois des animaux trophées pour les chasseurs, et les plus dangereux de la savane.
Je suis particulièrement impressionnée par le lac Makat qui abrite des hippopotames, animaux fascinants à observer car ils barbotent et se tournent dans la boue avec plaisir. On observe aussi un gnou mettre bas, se tortiller dans tous les sens pour pouvoir faire sortir son bébé déjà grand! Au bout de dix minutes, le bébé gnou marche déjà. On admire des flamants roses, une famille phacochère trop mignonne, de vilaines hyènes et des rhinocéros. Je pense que le cratère est la plus belle surprise du voyage, et Marie et moi nous y sentons bien.
Rencontres & découvertes à Karatu
Pour notre dernier jour, on retourne à Karatu, sauf que !surprise! notre vol étant annulé pour Zanzibar, nous avons toute la journée de libre. L’agence nous offre donc une journée de rencontre avec des locaux de Karatu. On visite un village qui vit d’une plantation de bananes, de papaye et d’avocats.
Puisqu’ils vivent dans une extrême pauvreté, je suis mal à l’aise quand notre guide local insiste pour qu’on prenne des photos. Il nous impose même la visite d’une école et ses petits qui chantent Frère Jacques en swahili. On va ensuite chez des fabricants d’ustensiles et de statuettes en bois qui nous montrent comment ils font leur art à l’aide d’un simple couteau. Un des jeunes artisans nous explique qu’ils cherchent à représenter le « socialisme » inspiré par la Chine et la Russie. Euh…le communisme donc? Le message en reste beau et admirable: vivre ensemble malgré ses différences culturelles et religieuses.
On mange chez l’habitant un festin fait traditionnellement au feu de bois avec des bols en pierre. Après avoir pris un petit tuk-tuk, on quitte la région avec Emmanuel, afin de trouver des vêtements d’été pour Zanzibar (car ça fait six jours que nous sommes sans valises et vêtements de rechange) et afin de prendre notre vol du soir.
La Tanzanie, c’est à faire absolument! J’en ai encore des étoiles dans les yeux! Je retournerai avec plaisir déguster un jus de fruits auprès d’un feu de bois au milieu de la faune sauvage, admirer la beauté des girafes et des hippopotames!
Zanzibar au prochain épisode…
Superbes expériences… Esperez-vous retrouver vos valises? Bonne continuation
Bises de Maurice
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Oui grâce à un ami dont le père travaille chez AirFrance les bagages sont retournés à marseille !
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Super article merci bcp!! Je suis aussi de Marseille haha! Je souhaite faire un voyage en Tanzanie pour Aout 2018, avez vous une idée du budget pour un safari de 2 jours environ ? Merciii 🙂
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Hello! Merci beaucoup!! Je n’ai pas trop d’idée car cela dépend des agences. Il y en a des plus chères que d’autres mais le prix est très élevé pour les safaris ! Pour 10j + billets d’avions il faut compter 2500/3000€ par personne. Bon courage!
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Merci pour la réponse !! Ah oui quand même ! Je crois que je vais me concentrer sur Zanzibar plutôt 😂 ! Bonne journée 🙂
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Mais cela avec Zanzibar inclus et de très bons hôtels ! 🙂
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Ah oui? Par quelle agence es tu passée ?
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Marco Vasco
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Super merci bcp !! 🙂
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