J’y repense avec nostalgie, et pourtant, oui, il y a peu, je me prélassais à Zanzibar avec Marie. Ile paradisiaque, melting-pot culturel, un peu des deux ? Comme cela remonte déjà au mois de février, je vais vous décrire cela souvenir par souvenir.
On ne peut pas rester indifférent face à Zanzibar. Maisons arabes, mosquées, bâtisses aux couleurs bleutées, et marchés colorés au rythme détendu et aux mille plaisirs, je m’attendais à des plages vides, une île pauvre, et attaquée par un tourisme de masse récent. Avec les diverses catastrophes naturelles qui ont touché les Caraïbes, Zanzibar est en phase de devenir « the new place to be ». Mais Zanzibar reste authentique et encore peu touchée. Là-bas, le service est encore personnalisé. Les locaux sont très organisés, du chauffeur de taxi au guide touristique, jusqu’au marin, où nous sommes accompagnés d’un point A à un point B.
La ville de Stone Town est tout naturellement mon coup de cœur. Il suffit de regarder les images ! En effet, la capitale de Zanzibar est un concentré d’histoire. Je note quatre influences majeures au niveau de l’architecture : britannique, indienne portugaise (les portes ont des défenses anti-éléphants !), omanaise et swahili. Bien qu’un OVNI dans l’océan indien, Stone Town prouve qu’à force de persévérance et de travail, les cultures peuvent s’interpénétrer de manière harmonieuse. Classée depuis 2000 au patrimoine mondial de l’UNESCO, la ville de pierre aux ruelles étroites et odorantes est constituée d’une population métissée et accueillante.
Subjuguée par Mohammed
Obligées de passer dès le premier jour par la capitale afin de trouver des maillots de bain (fichues valises), nous sommes guidées pas Mohammed dans le labyrinthe de la ville. Très cool et décontracté, il nous emmène dans un dédale de ruelles, nous montrant les différentes influences architecturales. Bien que déjà au courant, Mohammed nous rappelle que même les touristes doivent se couvrir les épaules et les jambes. On a donc très chaud !
On s’arrête par la suite prendre un délicieux café, et on passe devant diverses mosquées et hammams, avant de s’arrêter au marché de Darajani. Je me dis souvent que les marchés sont des lieux populaires révélateurs de la culture d’une ville, de la composition de ses étals au mode de vie des habitants. On n’y est pas non plus très à l’aise. Souvent, on sent que deux touristes blanches dénotent dans ces lieux du quotidien, et prendre une photo risque de me valoir de méchants regards. Je prendrai Marie alors!
Bien plus qu’un marché alimentaire, c’est un véritable bazar qui vend de tout. Mais ce qui a retenu d’avantage notre attention, ce sont les vendeurs d’épices. On ne surnomme pas Zanzibar l’île aux épices pour rien ! Même si cette activité est aujourd’hui bien plus réduite qu’auparavant, il reste aujourd’hui des traces de ce commerce autrefois prospère, notamment les clous de girofle qui ont fait la fortune de certains négociants.
On passe ensuite au musée de l’esclavagisme. Très perturbant par sa cruelle vérité, le musée nous achève presque tant il est dur de lire chaque panneau. On apprend que Zanzibar était une plaque tournante de l’esclavagisme, une île composée à un très haut pourcentage d’esclaves pendant des années. Ce n’est que depuis peu que l’île est libre. Il suffit d’imaginer deux minutes les tortures dont ont souffert les nombreux africains venus de l’Ouest pour se faire une idée du calvaire de cette île.
Petit résumé rapide de l’histoire de Zanzibar: les premiers arrivants sur l’île étaient les bantoues il y a 2000 ans. C’est au 8e siècle que les Perses installent un commerce d’épices et d’or, puis d’esclaves sur l’île. Devenue une colonie, les Perses sont dominés au 16e siècle par les Portugais. Quelques années plus tard, les Britanniques, très intéressés, chassent les Portugais à l’aide des Omanais. La domination d’Oman et de ses sultans fait prospérer le commerce d’esclaves et d’or. En 1862, Zanzibar devient un sultanat indépendant, bien que l’esclavage continue de sévir jusqu’en 1963, année de l’indépendance. Un mois plus tard, Zanzibar rejoint la Tanzanie, relation fragile dont les heurts font régulièrement la une des journaux.
Après un déjeuner très local on part découvrir l’île aux tortues sur une toute petite bicoque en bois. Deux planches de bois au fait. Bien que l’île soit magnifique, tout cela est très touristique, et les tortues âgées d’une centaine d’années sont à deux doigts de mourir d’une overdose de légumes.
La suite du séjour consiste à profiter de l’île en la parcourant à droite et à gauche, même si les distances sont longues et que les taxis sont chers! L’eau est translucide, très chaude, et notre hôtel parfaitement charmant. Isolées dans un coin de l’ile moins touristique, on profite des premiers rayons de soleil du séjour. Dès qu’on quitte Stone Town, l’île se vide petit à petit. Les routes sont moins fréquentées, et la pauvreté plus marquante dans certains villages. Il y a beaucoup d’hôtels de luxe qui se partagent les plages abandonnées.
On part dîner un soir au nord de l’île afin de profiter du coucher de soleil. On est très heureuses de voir qu’on a évité de dormir dans cette zone ultra américanisée! Musique forte, succession d’hôtels all-inclusive sur un petit bout de plage, ceci est tout de suite moins charmant que notre petit hôtel!
Mais la mer est sympa…
Petit coucher de soleil
Le lendemain, on part faire du snorkeling. Wow! Je n’ai jamais vu autant de poissons et de coraux si beaux, et cela dès qu’on met un pied dans l’eau. Le seul petit problème, c’est le succès de cette activité. On se retrouve presque à faire la queue pour nager! Cela vient du fait que la sortie complète ne coûte que 25 euros.
Le soir on lit et on se prélasse à l’hôtel, échangeant de vêtements l’une avec l’autre!
On termine le séjour par le restaurant le plus connu de l’île, The Rock. En marrée basse, il est atteignable à pied, seulement, l’eau monte vite, et il faut souvent faire le retour en bateau. Ajoutons à cela une délicieuse nourriture italienne qui nous fait bien plaisir après dix jours de nourriture locale.
Le séjour a été incroyable, une réelle découverte riche en culture et en soleil! Je recommande vivement Zanzibar!
Une réflexion sur “Zanzibar: découverte de l’île aux épices”