Direction les Philippines pour le grand break du mois de mai ! Comme bon nombre d’entre vous le savent, Paul et moi devions partir au Sri Lanka. Un voyage préparé au millimètre près depuis six mois, longuement négocié et finalement annulé à la suite des tristes attentats. Je dois donc nous concocter en deux jours un changement d’itinéraire. Go les Philippines !
Nous ne connaissions pas grand-chose aux Philippines, mais allez savoir pourquoi, c’était sur notre liste depuis longtemps. N’ayant pas énormément de temps pour digérer l’information, c’est le jour même de notre départ que nous achetons guide, crème solaire et anti-moustique.
J’avais prévenu Paul : « Tu ne vas pas beaucoup dormir les premiers jours…je t’ai préparé un super planning sans sommeil ! » Car après une escale de sept heures à Hong Kong (où Paul a dormi avachi contre une plante pendant 5h), un deuxième vol turbulent jusqu’à Manille, un taxi où nous nous fîmes complètement arnaqués (pour vous donner une idée, une course moyenne coûte 3 euros, on a payé 40 euros…) et enfin, un bus de nuit ultra climatisé de 10h…nous arrivons à Banaue !
Fraîche après 3 jours de voyage
A la découverte des rizières de Banaue
Banaue
A 5h du matin, après deux jours et demi de voyage, nous commençons donc notre trek dans les sublimes rizières de Banaue et Batad. Nous sommes au Nord de Luzon, l’île principale des Philippines. Pour info, les Philippines sont un archipel de 7000 îles !
Notre groupe de marche est formé de 3 couples de français en plus de nous. Lucile et Vincent, en voyage à travers l’Asie pour un an, Sarah et Stanek, en voyage en Asie pour six mois et fraichement fiancés, et enfin Benoit et Daphné, en vacances 15 jours comme nous. Dans le lot, nous avons deux ingénieurs pour parler route avec Paul, un consultant et une journaliste, une notaire, et un podologue pour guérir mes pieds. Nous sommes sauvés d’avance ! Et enfin notre guide, JayPe, ancien dealer de drogue, reconverti dans le tourisme.
L’entente se fait automatiquement, et c’est à coût de blagues et de conversations que nous marchons les huit premières heures de ce trek. Les paysages sont à couper le souffle, je n’ai jamais vu de telles couleurs. En revanche, chavoyage ne serait ce qu’elle est sans son lot de phobies…parce que les rizières, on a oublié de me dire qu’elles étaient glissantes, et hautes ! Vers la fin de la journée, nous devons marcher sur les longs murets longeant les rizières. Sur le côté droit, un vide de 2m50. En plus des descentes, des montées, de la chaleur, charigolait plus du tout du tout ! Chapleurait même un peu.
On arrive enfin au village du haut des rizières, pile à la tombée de la nuit. On partage notre chambre avec Daphné et Benoit, toujours dans la bonne humeur. Les petits enfants du village nous préparent un petit show de bienvenue, et chantent plus d’une dizaine de chansons françaises ! On dîne encore du poulet adobo, plat emblématique des Philippines. C’est un poulet mariné dans de la sauce soja avec du riz.
Le lendemain on attaque les 8 dernières heures du trek. Vers la moitié du trek, aux environs de Batad, on se baigne dans une sublime chute d’eau. Un peu stressés à l’idée de rater notre bus de nuit, on ne peut s’empêcher de demander à notre guide à quelle heure on sera de retour. Pour les philippins, rien de plus ridicule que de demander l’heure. « On arrivera quand on arrivera » nous répondent-ils toujours. Certains guides se moquent même de nous en regardant l’heure sur leur montre imaginaire. Bref, on a compris, faut se détendre.
Au moment de réattaquer les escaliers vertigineux, nous entendons Stanek s’égosiller dans tous les sens :
« Ma sacoche Sarah, ma sacoche ! »
La sacoche du couple contenant leurs passeports et argent avait disparue !
« Fuck me !!! » crie Stanek à tous ceux qui veulent bien partager sa peine.
Mais plus de peur que de mal, la sacoche était tout simplement très bien cachée dans leur sac. C’est aussi pendant le 2e jour que nous apprenons que Daphné et Benoit ne sont pas ensemble ! Ils sont juste amis…en même temps on se demandait comment la distance Metz-Paris devait se passer.
On termine le trek avec du poulet adobo et un retour sur le toit de la jeepney, autre emblème philippin. Ce sont à l’origine des Jeeps abandonnées par l’armée américaine à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, réputées pour leurs décorations flamboyantes et le nombre impressionnant de passagers qu’elles peuvent transporter.
Sur le toit de la jeepney
On se douche en vitesse, complètement cassés, et on repart dans le bus de nuit d’une durée de 10h, direction Manille. Notre objectif : rejoindre l’île de Bohol par avion où se trouve Guillaume Hercot, en vacances là-bas.
Après une énième nuit sans sommeil, une vraie négociation avec un taxi, et des adieux à nos compagnons de route, nous arrivons à l’aéroport sans batterie, sans wifi, et sans billets d’avion. La sentence est irrévocable : tous les vols sont complets. Nous sommes donc contraints de rester à Manille, ville tant redoutée, pour 24h. Et il n’est que 5h du matin…on book donc un hôtel dernière minute. Le dit-hôtel est très flippant car au milieu d’un oceanopolis local vide. Ça nous donne la chair de poule ! Manille n’est pas si pire, mais c’est une immense ville avec de grandes disparités de richesses, et des enfants dans les rues. On ne voit pas ça dans les rizières.
Le soir on revoit nos amis pour un dîner festif chez « Singing cooks and waiters ». Le nom veut tout dire, les cuisiniers et serveurs peuvent s’arrêter à tout moment pour chanter du Queen, du High School Musical ou du Beyonce. Et ils savent se faire entendre !
Au restaurant chorale de Manille
Coron, El Nido et Port Barton : les îles majestueuses de Palawan
On démarre donc notre parcours balnéaire par Coron, petite île au Nord de l’île de Palawan. Pour y accéder il « suffit » de prendre un vol interne, un taxi, et de louer un scoot sur place pour se déplacer. L’île n’a rien d’exceptionnel de l’intérieur, mais c’est en parcourant ses eaux qu’on l’on s’émerveille devant sa beauté. Puisque nos compagnons de route, à l’exception de Lucile et Vincent, sont au même endroit, nous décidons de louer un bateau privé pour visiter les points principaux de Coron.
Emerveillement et splendeur ! Les lieux, bien qu’envahis par des touristes en gilets orange, sont incontournables. On se baigne dans des lacs et des criques surplombées de roches, et on nage avec masques et tubas pour voir des coraux épargnés par la masse. Pour déjeuner nous sommes servis du poisson, du calamar, des légumes, du riz, c’est super bon, et fait à-même le bateau.
Le soir on décide de changer d’auberge pour avoir la clim. Grave erreur, commence un périple où il faut déplacer nos sacs à scooter sur des routes de terre ultra dangereuses, en pleine nuit ! Il nous faut 2H pour venir à bout de cette mission. Au passage, c’est mon anniversaire ! Donc on termine dans un restaurant à l’américaine avec des gros burgers. Le poulet adobo c’est sympa une minute !
L’aventure se poursuit à El Nido, ville au Nord de Palawan, accessible après 5h de bateau rapide. On tombe très vite sous le charme de cette ville. On dîne dans de supers restaurants, on rentre dans des petites boutiques, on se pose sur de belles plages paradisiaques. Avec nos compagnons de toujours, nous relouons un bateau privé, et hop, découverte des spots mythiques d’El Nido ! C’est encore une fois, super joli. Les photos parlent d’elles-mêmes.
Après 3 jours de détente, nous reprenons un car de 4h direction Port Barton. Cette petite ville peu touchée par le tourisme de masse est très calme, mais frappée d’une grande sécheresse, c’est donc sans eau que nous y passons deux jours. Il faut donc se laver à coups de seau négociés aux villageois. Notre seau doit aussi nous servir de chasse d’eau, il faut donc être très stratégique sur son utilisation ! Là-bas nous prenons un bateau pour aller nager dans les coraux, et voir des tortues.
Bohol : entre nature et mer
Après un dernier car de 5h, une nuit à Puerto Princesa, au sud de Palawan, et un vol direction Cebu, puis un fast boat direction Bohol, et enfin un tuk-tuk…nous arrivons à Bohol, île tant regrettée où nous devions voir Guillaume. Nous avions aussi réservé un boutique hôtel « haut de gamme » afin de terminer le voyage en beauté.
Bohol est de loin notre arrêt préféré. On loue un scooter, et pendant deux jours, nous parcourons l’île en faisant des stops réguliers. Ainsi, on a fait du paddle sur la rivière de Loboc, des plongeons aux falls de Panglao, une visite du site de conservation des Tarsiers, on admire les fameuses Chocolate Hills, et on va même jusqu’à un parc d’aventures où Paul s’est amusé à faire de l’escalade et des sauts de la mort. On aime beaucoup la verdure et le calme des lieux. Le soir, on dîne une dernière fois avec Daphné et Benoit (oui, ils nous suivent partout !) avant de se dire adieu.
Les collines de chocolat
Notre hôtel n’est pas aussi calme que prévu, mais il est compliqué aux Philippines d’avoir du silence. Si les coqs ne nous réveillent pas, c’est la musique techno de l’hôtel, ou les cris des enfants dans la piscine, ou les bruits incessants des moteurs de voitures, de scooters, de jeepneys. Petit conseil, apportez des boules quies !
On quitte donc les Philippines en ayant le sentiment d’avoir vu ce qu’il fallait voir, d’avoir découvert un pays riche en paysages variés, et un peuple souriant et détendu. On y retournera, mais c’est surtout le reste de l’Asie que j’ai hâte de découvrir. Le monde est si vaste et magnifique !
Notre escale retour nous permet une visite de 16h à Hong Kong, les résultats en photos :
GENIAL cette aventure!!
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Ça rappelle des souvenirs! Sauf Bohol mais je le garde en tête avec Cebu pour une prochaine fois aux Philippines!
Très chouette article!
A très bientôt 🙂
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