Place à la côte Est, ses plages dorées et ses vagues adulées des surfeurs ! J’avais quelques aprioris sur cette côte car je la considérais un peu plus bas de gamme que le reste de l’Australie. Mais je me suis une fois de plus trompée, et je serai bien restée de longs mois à me prélasser.
Je me rends donc, directement après Alice Springs dans l’Outback, à Noosa sur la Sunshine Coast. Changement de décor radical ! Il fait plus doux, plus humide, et l’ambiance est définitivement festive et balnéaire. J’ai quelques appréhensions lorsque je découvre mon auberge de jeunesse, qui est clairement « the place to be ». La musique bat son plein, la queue est monstrueuse au bar, et les jeunes au teint hâlé et au corps musclé rigolent de toute part de la maison.
Je partage mon dortoir avec une bande de copains d’université de Sydney. Les garçons ont apporté leur planche de surf, tandis que la jeune fille est venue pour se reposer, bronzer, et faire la fête. En dessous de mon lit se trouve une femme âgée d’au moins 40 ans. Elle me dit bonjour et me prévient qu’elle va voir le dernier Star Wars au cinéma. D’accord…
La vie douce à Noosa
Après un super brunch (avocado on toast), je me rends dans le parc national de Noosa. Je commence ma balade tranquillement, en tongues et sans eau, sans me douter de l’immense boucle que je vais effectuer. Mais quels décors ! Chaque point de vue est époustouflant. Il fait très beau et je me pose une heure sur une page entièrement vide. Je traverse une jolie forêt et réalise qu’il reste encore 5km jusqu’à l’entrée du parc. Résultat : 12km en tongues. J’ai mal aux pieds.
Noosa
Dans l’après-midi, je me rends à un cours de surf. Je ne sais pas pourquoi j’insiste continuellement à prendre des cours de surf, alors que je suis un cas perdu. Après un accident de surf lorsque j’avais 16 ans, il est dur pour moi de rester longtemps dans l’eau. Le soir, j’observe le coucher du soleil d’un bateau, so romantic.
Fraser Island, jour 1
Ce matin, à 5h, je me lève afin de commencer un tour sur Fraser Island, réputée pour être la plus longue plage de sable au monde. Préservée et adulée par le peuple aborigène, son vrai nom est « K’Gari ». Fraser est le nom de famille de Elsa, une méchante colonisatrice Britannique qui a massacré tous les gens de l’île !
Lorsque j’arrive au bureau de l’agence DropBear avec qui je vais partir deux jours et une nuit, on réalise très vite que l’agent Sydney Facile qui a réservé mon voyage, m’a mis sur le mauvais tour, le mauvais jour, et que je risque de tout perdre si je ne change pas dernière minute mon billet d’avion, afin de pouvoir rentrer comme tout le monde dans trois jours. Une bien mauvaise surprise qui me met un léger coup de stress.
Je rencontre par la suite les membres de mon 4×4, avec qui je vais parcourir l’île trois jours (et non deux). Il y a deux néerlandaises, Beau et Inge, deux anglaises, Lisa et Laura, une suisse, Flurina, et un couple d’écossais, Joe et Rachel. On s’entend immédiatement super bien, comme si on se connaissait depuis toujours. Je suis la seule sans permis, donc la seule qui ne conduira pas !
Notre 4×4!
Notre guide, Troy, se présente comme « Troy the boy », « cause I’m kind of a boy ». 38 ans, le corps musclé et le sourire ultra bright, il nous raconte dès les premières minutes sa vie (au complet). Il était comptable mais n’était pas heureux, et sa copine étant jalouse de son succès, il a tout lâché, et vit depuis 12 ans de voyages et d’aventures. Il a visité 80 pays, il a vécu en Afrique, et il aime son indépendance, il est casse-cou et indépendant, et il est tombé d’une falaise, se brisant la mâchoire en 5 endroits. (Ça il nous le répète 5 fois par jour).
On parcourt l’île en 4×4, chaque membre s’habituant petit à petit à la conduite dans le sable, plutôt difficile à certains endroits. On s’arrête tout d’abord dans des eaux couleur thé, avant de commencer un trek difficile dans des dunes de sables brûlantes, afin d’atteindre un lac.
On ne peut pas se baigner dans la mer car il y a trop de courant et de requins, donc notre séjour se résume à la recherche de lacs magnifiques. Celui-ci est en effet super car il fait office de spa. Dès qu’on s’assoit, de petits poissons viennent manger nos peaux mortes dans l’eau.
Le soir on arrive au campement, très rustique. L’habitant principal de l’île est le dingo, mélange entre loup et chien, et les hommes veulent le laisser tranquille pour qu’il reste sauvage et indépendant. Afin de ne pas habituer les petits dingos à chercher de la nourriture humaine, absolument tout objet, nourriture, même portable, doivent rester enfermés dans les voitures. Rien ne peut aller dans les tentes à part les sacs de couchage.
Le lac « spa »
Le soir, tous les membres du tour (29 au total) se mettent à boire et faire la fête. Il y a un grand groupe de suisses-allemands qui refuse de se mélanger, mais il y a un groupe d’anglais très sympa. Je sens que Troy est dans son élément, car il a toute notre attention, et peut sympathiser avec la gente féminine comme bon lui plait. Le soir on regarde les étoiles sur la plage, avant de rejoindre nos tentes.
Fraser Island, jour 2
En ce matin, la rusticité du campement se fait sentir. De grosses bêtes se posent constamment sur nous, ce qui m’horripile au plus haut point. Néanmoins, on part découvrir de beaux lacs, et la journée, malgré la chaleur, est agréable. On va aux fameuses Champagne Pools, ainsi que dans une petite crique où Troy nous assure que l’eau est 100% pure.
Champagne Pools
On en apprend plus sur l’histoire de l’île qui lui est si chère (là aussi, à 200°C en haut d’une colline), et il se plait à nous raconter, une fois de plus, sa vie. Je fais un tour en avion pour voir l’île, et l’adrénaline est géniale!
L’ambiance est bonne, et chaque membre de mon groupe s’applaudit à chaque fois qu’une personne parvient à conduire. La musique bat son plein et donne le ton de la folle soirée qui s’annonce. Le soir venu, les anglais habillés en Père-Noël, commencent un strip-tease. S’enchainent jeux d’alcool, drague et bisous entre les différentes personnes du tour. C’est au moment où la soirée bat son plein que Troy the boy choisi sa gazelle pour la nuit. All right !
De ces leçons de vie qu’on tire en Australie
En cette dernière journée, nous allons au fameux Lac Mackenzie. On nage 1km pour aller de l’autre côté du lac et c’est très agréable de se fatiguer comme ça. Néanmoins, je ne retiens pas forcément les lieux de cette île dans ma mémoire, mais les leçons de vie. Troy, malgré sa prétention, a pris sa vie en main, et a tout quitté pour mener ce qui lui semblait être une vie heureuse. La routine métro-boulot-dodo n’est pas une fatalité. J’ai croisé des gens bien dans leur peau, indépendants, et prêts à traverser le globe seuls comme moi je l’ai fait.
Lac Mackenzie
Je suis partie en Australie pleine de questionnements et d’appréhension pour l’avenir. Je n’ai pas la réponse à toutes mes questions, mais je sais qu’il est possible d’être heureux en ayant peu, en voyageant, en s’adaptant continuellement à l’inconfort.
Lisa, Laura, Inge, Beau, moi et Flurina
Merci Charlotte, c’est encore un plaisir de te lire .J’ai hâte de redécouvrir une partie de la Nouvelle Zélande à travers tes yeux.De gros bisous
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Superbe article, on a l’impression de vivre cette aventure avec toi. Bravo !
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Merci Charlotte,
Je retrouve ces lieux tant appreciés il y a dejà 22/ 23ans….
J’avais oublié le lac McKenzie…
Continue à profiter pleinement….
La vie est belle.
X
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